Je filme en plan fixe des mannequins qui sourient pendant deux minutes. Cette durée, difficile à tenir, se rapproche de la performance. Le visage se tend, se crispe, des larmes apparaissent parfois. La souffrance est perceptible au moment de la prise de vue, je m’en sens responsable, comme un bourreau.
Au fur et à mesure, le beau sourire se fige et se vide de son sens. Il n'y a pas de son, c'est silencieux. Il en ressort une tension, une douleur qui contraste avec la sobriété et l’aspect lisse de l’image. Les images sont belles… comme une menace.
La présentation se fait sur des écrans plasma qui se succèdent, accrochés au mur.
©Corinne Mariaud 2014