« Le corps n’est plus l’incarnation irréductible de soi, mais une construction personnelle, un objet transitoire et manipulable susceptible de maintes métamorphoses selon les désirs de l’individu... »
David Le Breton, sociologue, Imaginaire de la fin des corps.
Cette série a été réalisée en Asie, à Singapour et à Séoul, en Corée du sud. Elle questionne la jeunesse et l’importance que celle-ci donne à l’apparence physique, qui devient un critère d'intégration sociale. Les jeunes filles placent la
beauté comme la chose la plus importante dans leur vie, elles utilisent tous les outils possibles pour améliorer leur apparence, les cosmétiques, le maquillage, les lentilles élargissantes et colorées pour les yeux, mais aussi la chirurgie esthetique.
À Singapour, elles portent des lentilles élargissantes et colorées, pour avoir des yeux plus grand et plus clairs, selon des critères de beauté occidentaux. Ces lentilles masquent le regard mais révèle leur «moi idéal».
En Corée du sud, les très jeunes filles pratiquent la chirurgie esthétique de manière intensive, parfois dès l’age de 15 ans. La transformation de l’apparence physique répond à des critères très précis et très propres à l’Asie. L’importance est donnée à un
archétype de beauté particulier : yeux en amande, (Bambi eyes) bourrelet dessinés sous les yeux, ovale du visage (V smile), nez plus pointu, commissures des lèvres rehaussées.
Le visage devient une construction personnelle de soi, qui peut être constamment repensée comme un brouillon que l’on travaille petit à petit jusqu’à atteindre un physique idéal.
Ce travail s'inscrit dans la continuité de ma réflexion sur l’identité, l'apparence et l'assujettissement des corps.